le résumé
Au cœur de l’hiver, nombreux sont ceux et celles tentés de s’approvisionner en suppléments de vitamines et minéraux. Si ces suppléments peuvent avoir un effet bénéfique auprès de populations ciblées, notamment les personnes âgées ou les femmes enceintes, ils ne remplacent pas les vitamines et minéraux que l’on retrouve naturellement dans les aliments, car ils ne contiennent pas leurs nutriments, leurs composés phytochimiques et leurs fibres. De plus, l’abus de suppléments vitaminiques peut s’avérer toxique.
les détails
L’industrie américaine des vitamines et suppléments a généré des revenus de 28 milliards de dollars en 2010. On estime qu’ils atteindront 35 milliards de dollars, en 2016. Au Canada, si la tendance se maintient, ces revenus seront de 1,8 milliard en 2020. Environ 30 % des Canadiens prennent des suppléments vitaminiques. Pourtant, les nutritionnistes d’ici et d’ailleurs sont d’avis que nous pouvons trouver tous les minéraux et vitamines qu’il nous faut en suivant les règles d’une bonne alimentation.
Une alimentation variée et équilibrée demeure la première option à envisager, et la meilleure solution. Cependant, la prise de certains suppléments peut avoir des effets bénéfiques chez certaines personnes, en fonction de certains critères : âge, condition de santé, habitudes alimentaires (notamment les végétaliens et les végétariens). Votre médecin et votre pharmacien sont vos meilleurs conseillers en cette matière.
Gare aux surdoses !
Ce qu’il faut retenir à l’égard des suppléments, c’est que le danger réside principalement dans les surdoses. Il faut toujours suivre la posologie indiquée, et ne pas en faire une consommation abusive. Aussi, il est préférable de choisir la prise d’un comprimé de multivitamines par jour, dont les quantités quotidiennes ont été minutieusement calculées, plutôt que d’improviser un cocktail de vitamines et de s’exposer à un danger.
La vitamine C contre le rhume, ça marche ?
Il s’agit d’une croyance populaire largement répandue, mais une analyse rigoureuse des conclusions de 29 études effectuées auprès de plus de 11 000 sujets a démontré que la vitamine C n’a aucun effet pour prévenir ou guérir le rhume.
Et les oméga-3 ?
La consommation de poissons gras — comme le hareng, le saumon, la truite, le maquereau ou les sardines — de 2 à 3 fois par semaine, devrait fournir tout l’apport en oméga-3 dont nous avons besoin. De plus, ils contiennent(contrairement aux gélules) des antioxydants, des protéines, et du sélénium. Les noix de Grenoble, les graines de lin ou de chia, et l’huile de lin ou de canola sont aussi d’excellentes sources d’oméga-3.
Fait à savoir : les suppléments d’huile de poisson peuvent parfois provoquer des saignements chez certaines personnes, il est donc recommandé de consulter son professionnel de la santé avant d’en consommer.
La vitamine D, une exception
S’il est un sujet où la communauté scientifique se rejoint, c’est celui des bienfaits de la vitamine D, compte tenu du manque de soleil en hiver, et du fait que le nombre de sources alimentaires de vitamine D est limité. On sait que le soleil est la source première de vitamine D : la production de cette vitamine à la surface de la peau se fait sous l’effet des rayons UVB. On dit que les populations vivant au nord du 40e parallèle n’ont pas une exposition suffisante au soleil, pendant la période hivernale. Or, Montréal se situe au 49e parallèle. En été, la synthèse de la vitamine D est bloquée en partie par la crème solaire, essentielle pour se protéger des rayons ultraviolets.
La vitamine D favorise la santé osseuse, et aurait également des effets bénéfiques sur les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète, certains cancers et maladies auto-immunes et infectieuses. Les suppléments de vitamine D sont souvent recommandés par les médecins pour certains groupes, par exemple les personnes de 50 ans et plus, et celles qui ont une condition de santé qui bloque l’absorption de la vitamine D ou qui restreint la consommation d’aliments qui en contiennent.
les conseils du pharmacien
Il vaut mieux privilégier les aliments pour combler vos besoins en vitamines et minéraux. Cependant, si vous croyez que vous pourriez souffrir de certaines carences, n’hésitez pas à consulter votre professionnel de la santé. Il saura vous guider dans le choix de suppléments, le cas échéant. Mais gardez en tête que les comprimés (ou les poudres) sont des suppléments et non des substituts, et que votre santé ne peut que bénéficier de vos efforts pour diversifier et améliorer votre alimentation.
Il est essentiel de vérifier s’il existe des interactions entre la prise de vitamines et de minéraux et des médicaments prescrits. Il arrive que les suppléments réduisent l’effet des médicaments. Avec les suppléments vitaminiques comme avec tout autre produit de santé avec ou sans ordonnance, la prudence est de mise.
liens utiles
Les bienfaits et les risques des suppléments de vitamines
Radio-Canada
Mythes alimentaires : suppléments
Extenso.org